« AVEC OU SANS GILET »    © Michel Orion (2019)

En marche vers l’ignoble, ils vaquent sans vergogne,

A leurs occupations, à leurs piètres besognes,

Appliqués qu’ils sont tous, avec ou sans leurs cognes,  

A ramper dans la norme hystérique et conforme.

A ramper dans la norme.

Hystériques et conformes à ce qu’on attend d’eux,

Dans l’ennui sirupeux, cynique et dérisoire,

D’un pouvoir aux abois qui n’a pas de mémoire,

Sous les pavés, l’Histoire ! La Bastille est en feu.

La Bastille est en jeu !   

La gueule de l’emploi est réquisitionnée.

Planqué au coin du bois, un ministre est masqué.

Dans son fort intérieur tout est prémédité.

Pressé de castagner, un ministre est masqué.

Un ministre est casqué.

Oui mais quand sonne l’heure, le sort en est jeté.

Même au poker menteur nul ne peut l’arrêter.

Ça monte du tréfonds, de toute éternité.

Déferle la marée, au cri des insurgés,

Avec ou sans gilet.

Pour un œil les deux yeux, ou mieux toute la gueule !  

Tous ces flics en faction, ce pouvoir est si veule.  

Une révolution parfois ça tourne en rond ;

Mais pas l’insurrection, mais pas la subversion !

Ni la loi du talion !

Et pas question de trêve ! Générale est la grève.

Sur le haut du pavé le peuple se soulève !

Un printemps en hiver, ça fait monter la sève ;

Ça réveille nos rêves. L’Espoir est sur la grève ! 

C’est la « moisson du rêve ».